Jambes écartées et sexe à l'air ; le dessin est ignoble et vise spécifiquement la seule femme du chantier. Son prénom y est inscrit : Karyne.
Karyne Prégent, charpentière et menuisière, a trouvé cette image dégradante d’elle collée sur la porte des seules toilettes du chantier. Une histoire qui n’a rien d’anecdotique.
Les travailleuses de la construction doivent non seulement se battre contre la discrimination systémique à l'embauche, mais survivre au harcèlement psychologique et sexuel dont elles sont victimes, dans l'indifférence parfois générale. Tel est le sombre constat que dresse le Conseil d'intervention pour l'accès des femmes au travail.
Si le secteur de la construction a connu une très forte croissance depuis 10 ans, les difficultés auxquelles se heurtent les femmes n'ont guère changé. Elles représentent à peine 1,3% de la main-d'œuvre. Selon une enquête menée par la Commission de la construction du Québec auprès des employeurs, 93% de ces derniers avouaient ne pas embaucher de femmes. Environ six travailleuses sur dix quittent le domaine de la construction après cinq ans et 52% de celles qui l'ont fait ont subi des situations de discrimination.
Si l’intimidation faite par Bernard Rambo Gauthier pendant la grève de la construction a choqué le Québec, n’est-il pas le temps de lever le voile sur le harcèlement systématique dont sont victimes les femmes sur les chantiers?
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